top of page
Rechercher

30ème dimanche temps ordinaire


Jésus et ses disciples sont toujours en « chemin » et ils arrivent à Jéricho.

Assis sur le bord du chemin, isolé dans ses ténèbres, « un aveugle qui mendiait ».

Le mendiant s’est mis à crier : « Jésus, Fils de David !».


L’aveugle interpelle vivement Jésus par son nom messianique : « Fils de David ».


Bartimée, fils de Timée qui mendie au bord du chemin est marginalisé par la foule qui refuse de l’entendre ; « Beaucoup de gens le rabrouaient pour le faire taire… » dit le texte.


Pourtant, il prend l’initiative et appelle Jésus deux fois en criant. Son insistance, en contraste avec le repoussement de la foule, fait de lui un personnage très autonome malgré son handicap.


Comme, à l’audience papale de la semaine passée, un enfant down (trisomique) crie en appelant le Pape. Il arrive à dépasser la sécurité et la vigilance des gardes suisses en parvenant directement jusqu’au Saint Père.


Là aussi, comme pour Bartimée, il y a une foule qui suit, et là aussi, de la foule un cri s’élève…


Jésus s’arrête et dit : « Appelez le ».

Le Pape aussi, s’arrête et accueille cet enfant. La parole est libérée.


Bartimée, comme cet enfant lors de l’audience papale, s’élève du milieu de la foule.

Seuls deux autres récits, celui du paralysé de Capharnaüm et celui de la femme hémorragique, dans l’évangile de Marc (mc 2,1 ; 5,24), mettent en scène une foule obstacle mais pas hostile.


Cela signifie : l’obstacle met en valeur le désir actif de la personne qui réussit à le surmonter.

Donc, Bartimée, comme les deux autres récits évoqués, nous montre clairement la Foi à l’œuvre, c’est-à-dire l’acte d’un ‘sujet actif’ et bien décidé… porteur d’un JE solide.


Jésus se sent interpellé par le double appel de l’aveugle et interrompt sa marche vers Jérusalem.

Sa compassion agit aussitôt sur la foule qui, soudainement, devient bienveillante envers le malade : « Confiance, lève toi ! ».


Comme quoi, cet enseignement témoigne que l’on peut vaincre l’indifférence des gens, devant le malheur, en manifestant nous-mêmes le désir d’aider.


Bartimée se lève, « bondit et courut vers Jésus » en jetant son manteau.

Encore une fois, arrêtons-nous un instant. Dans l’évangile, il est bien précisé que Bartimée est un mendiant : « jeta son manteau ». Dans l’héritage biblique, le manteau est considéré comme le seul bien auquel le mendiant a droit.


Dans le livre de l’Exode (22,26), il est écrit :

Si on a pris en gage le manteau d’un pauvre, contre un prêt, on doit le lui rendre au soir, même s’il n’a pas remboursé sa dette.


Le récit qui décrit Bartimée jetant son manteau, nous donne à comprendre qu’il est prêt à tout perdre pour obtenir de Jésus ce qu’il désire.

« Que veux-tu que je fasse pour toi ? »


Jésus lui demande ce qu’il veut comme si cela n’est pas évident !

La réponse est brève et claire : « Je veux voir ! »


La réponse de Jésus est tout aussi brève et claire :

« Va, ta foi t’a sauvé. »


Et, aussitôt guéri, Bartimée suivra Jésus sur le chemin, au bord duquel il restait, jusque là, assis, immobile.


Ce récit plein de détails, de mouvements veut nous éclairer sur l’importance de la confiance et de la solidarité compatissante.


Bartimée est le seul malade dont on connaît le nom, le seul personnage guéri qui ‘suivra’ Jésus.


Il faudrait comparer l’histoire de Bartimée à l’autre récit de guérison d’un aveugle, celui de Bethsaïda (mc 8,22).

Leurs différences sont stimulantes pour enrichir notre réflexion :

l’aveugle de Bethsaïda était passif, amené par d’autres, et Jésus a dû refaire les gestes d’une guérison laborieuse.


Alors qu’ici, sa Parole et la foi active de Bartimée suffisent à lui ouvrir les yeux. L’aveugle, appelé par son nom, Bar-timée, devient le symbole du disciple. La conclusion de l’évangile nous le dit clairement :

« Et il ‘suivait’ Jésus sur le chemin ».


C’est le chemin de Jésus vers Jérusalem, vers sa Passion.

Un chemin sur lequel les disciples ont bien du mal à le suivre.

Cet évangile est une parabole, pour nous, qui nous invite à ‘déborder’ du simple fait raconté. Les sourds et les aveugles ne sont pas toujours ceux qu’on pense.


Jésus leur disait :

« Vous avez des yeux, ne voyez-vous pas ? Vous avez des oreilles, n’entendez-vous pas ? ».


L’aveugle Bartimée, élevant son cri « Fils de David », témoigne qu’il ‘voit’ mieux que la foule : la véritable identité de Jésus. Bartimée appelle ensuite Jésus ‘Rabbouni’ ce qui signifie ‘mon Maître’, celui qui m’enseigne.


Il est peut-être temps de se mettre, enfin, à son école et d’écouter, nous aussi, ce que Jésus a à dire.


Symboliquement Bartimée illustre que, pour progresser dans la découverte d’un Dieu si étonnant, il nous faut : vouloir, consentir, et non rester passif comme l’aveugle deBethsaïda.


Nous pouvons nous demander en quoi nous sommes aveugles devant le chemin que Dieu nous propose, dans la manifestation de son Amour.


Y voir plus clair et suivre Jésus, c’est devenir actif dans le ‘cri’ qui s’élève au milieu de la foule.

Appelés à dépasser l’anecdote de ce récit, ne restons pas au bord du chemin.


Toi aussi, Jésus t’appelle.


Alors, lève toi comme Bartimée pour devenir disciple de Jésus et marcher à sa suite.


Car, l’aveugle qui se sait aveugle, a toutes les chances de découvrir la lumière !


Amen

56 vues0 commentaire
bottom of page